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Seqens Advanced Specialties, un site industriel chimique en plein bocage à Couterne.

21/10/2019
site seqens advanced specialties
L’usine de Haleine-Couterne, dont l’activité a débuté en 1962, est l’un des sites historique du groupe SEQENS (ex PCAS).

L’usine d’Haleine-Couterne, 225 emplois et environ 75 millions de chiffre d’affaires, produit des molécules et additifs complexes à destination d’industries de différents secteurs. Environ ¾ de ses produits, diversifiés, sont destinés à l’export.

En 1962, deux industriels venus de la pétrochimie fondent à Haleine-Couterne, à la place d’une ancienne centrale à charbon, l’entreprise PCAS (Produits chimiques et auxiliaires de synthèse).

Aujourd’hui le site ornais de PCAS, racheté en 2017 par Seqens, emploie 225 salariés, génère environ 75 millions de chiffre d’affaires, selon son directeur, Thierry Britz.

Export en Asie et en Europe

Trois quarts de la production partent à l’export, partout dans le monde, mais surtout en Asie et Europe ». L’entreprise se porte bien et en l’espace de trois ans, a augmenté de 25 % son chiffre, ce qui lui permet d’investir 3 à 4 millions par an pour dynamiser l’activité de l’entreprise, augmenter l’investissement productif avec de nouveaux réacteurs ou augmenter la sécurité sur le site.

Une production diversifiée

La production de l’usine de Couterne est complexe et diversifiée. L’activité première du site, c’est la chimie fine :  On produit des matières pour les usines pharmaceutiques, qui entrent dans la composition des médicaments, des cosmétiques. On fabrique des polymères complexes pour l’électronique, l’aéronautique…, explique Thierry Britz lors d’un entretien au téléphone.

Entre laboratoires et grandes usines

La deuxième partie des activités du site se concentre sur les additifs pour fluides et lubrifiants, qui servent dans le travail des métaux, dans la pétrochimie, l’automobile ou l’agroalimentaire.

Seqens Advanced Specialties n’est pas à l’origine de ces produits complexes. Le site est en milieu de chaîne, entre les laboratoires qui confectionnent la molécule et les grandes usines qui produisent à grande échelle.  Nous entrons dans les toutes premières phases de développement d’un produit. C’est du travail à façon. 

Formations en interne

Malgré sa diversification, l’activité du site est toutefois très spécialisée et les compétences sont difficiles à trouver en bocage ornais.  On a du mal à attirer, reconnaît Thierry Britz. Pour amener les salariés en compétence, Seqens Advanced Specialties forme en interne les personnes qu’elle embauche, même des gens qui n’ont pas de qualification ». Alors, pour ces salariés, le temps de formation est long ». Avec les cadres, les ingénieurs chimie et génie des procédés, les employés en production, en maintenance, Seqens Advanced Specialties emploie 225 personnes, en CDI et en CDD et recrute tous les ans entre dix et quinze personnes, notamment pour renouveler les anciens.

Le directeur du site Seqens Advanced Specialties , classé « Seveso seuil haut » souhaite rassurer.

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L’entreprise compte une cinquantaine de pompiers sur son site d’Haleine-Couterne.

Le directeur du site, classé « Seveso Haut », explique quels sont les risques inhérents à l’activité de l’entreprise et comment l’entreprise agit toute l’année pour prévenir tout accident.

Il y a trois semaines, l’énorme incendie de l’usine Lubrizol à Rouen a ravagé 14 hectares de bâtiments. Plus de 9 000 tonnes de produits chimiques ont brûlé. À Couterne, le site industriel Seqens Advanced Specialties  fait partie des trois sites industriels classés « Seveso seuil haut » dans l’Orne. Nous avons interviewé Thierry Britz, son directeur.

Pourquoi le site est classé « Seveso seuil haut » ?

Notre métier, c’est la chimie : on utilise beaucoup de solvants, très inflammables. Le risque le plus probable est celui d’un incendie. Il y a aussi des risques pour l’environnement, avec les acides et bases.

Le site rejette-t-il des polluants ?

Nous rejetons dans l’air des fumées de vapeur d’eau et de l’eau de refroidissement dans la rivière. Ces rejets ne sont pas nocifs pour l’environnement et sont contrôlés régulièrement.

Y a-t-il des garde-fous pour prévenir les risques d’accident industriel ?

Notre site a le plus haut niveau de classification concernant les risques environnementaux. Nous sommes donc soumis à autorisation et un arrêté définit les modalités de fonctionnement du site. Deux à trois fois par an, la Dréal (bras armé de l’État sur l’environnement) effectue des contrôles, parfois inopinés.

Nous présentons aussi notre activité à une commission de suivi où siègent des riverains et des élus. On essaie d’être le plus transparent possible : notre rôle, c’est aussi de rassurer. Par ailleurs, nous sommes soumis à des exercices, comme le plan particulier d’intervention (PPI), coordonné avec les services préfectoraux, que l’on a fait par exemple en mai dernier.

Et en interne ?

Nos règles sont extrêmement strictes. Vous ne pouvez pas, par exemple, entrer dans le site avec un téléphone portable. On mène aussi à peu près cinq plans d’opération interne (POI) tous les ans avec la cinquantaine de pompiers de l’entreprise, volontaires ou salariés. En dehors des actions de prévention, on a aussi, au sein de l’entreprise, de vrais spécialistes de l’environnement.

Source : Ouest-France, Paul BOULBEN

https://www.ouest-france.fr/normandie/couterne-61410/couterne-pcas-un-site-industriel-chimique-en-plein-bocage-6569452